Société
Croix-Rousse : histoire d’une colline devenue quartier historique de Lyon
Alors que les beaux jours sont de retour les mots « sorties » et « beau temps » commencent à se faire entendre. L’occasion de revenir sur l’histoire d’une des zones les plus atypiques de Lyon : la Croix-Rousse.
Si la Croix-Rousse vit en Lyon depuis des siècles, nous pouvons deviner du théâtre des Gaules que ses origines nous renvoient à l’époque gallo-romaine. En 1512, la construction de remparts sur la colline, ordonnée par Louis XII, a mis la lumière sur le plateau de la Croix-Rousse : en intégrant les pentes à Lyon, Louis XII isole le plateau et décide d’y faire construire un faubourg. C’est au XVIe siècle, plus précisément en 1560, qu’a été installée sur le plateau une croix en pierre de Couzon dans le faubourg, qui a dès lors pris le nom de « Croix-Rousse ». En intégrant Lyon, les pentes de la Croix Rousse, anciennement terrains agricoles, s’urbanisent. On ne tarde pas à voir de nouveaux commerçants qui crée d’eux-mêmes une forte économie en s’installant tous sur le plateau de la Croix-Rousse.
La « colline qui travaille »
C’est à partir de la Révolution Française que la vie lyonnaise à la Croix-Rousse a commencé à être mouvementée. Très vite, les Canuts, tisserands lyonnais, prennent leur marque sur le territoire afin d’y faire prospérer l’économie de la soie. Une nouvelle vie s’impose au faubourg. Le XVIIIe siècle marque un tournant dans l’histoire du quartier avec l’urbanisation du territoire : logement et ateliers de travail des canuts imposent la construction d’immeubles et de structures professionnelles. On retrouve encore aujourd’hui ces structures personnalisées : une façade favorisant l’entrée de la lumière dans la pièce de travail et des pièces d’une hauteur au plafond s’élevant à 4 mètres. On voit également venir le développement d’un réseau de voirie.
Mais ce qu’on retient encore aujourd’hui des pentes de la Croix-Rousse, ce sont ses traboules. Ces passages qui traversent les immeubles étaient à l’origine destinés à la circulation des piétons, afin de se rendre plus rapidement sur la presqu’île. Aujourd’hui, certaines traboules sont fermées tandis que d’autres sont encore empruntables, les cours intérieures étant par fois réaménagées ou utilisées à des fins artistiques (street art, graffiti, etc …).
Entre le climat de vie chaleureux que l’on retrouve sur le plateau, les traboules qui parsèment les pentes, le quartier de la Croix-Rousse a consolidé au fil des siècles son image de « quartier où il fait bon vivre ». La diversité de profils des habitants, les architectures d’époques ont su conserver l’âme de ce quartier marqué par les luttes sociales d’antan, qui a su se moderniser en conservant son âme.