Culture
Talent lyonnais : Elodie Arnould ne manque pas d’humour
Elle a déjà conquis le coeur des Lyonnais. l’humoriste Elodie Arnould envahit la France par le rire avec son one woman show Future grande ? Rencontre.
Ingénieur hier, humoriste aujourd’hui. Comment fait-on un tel grand écart ?
J’ai été embauchée à Marseille immédiatement après mon cursus à l’Insa de Lyon. Quelques mois après mes débuts en tant qu’ingénieur j’ai commencé l’improvisation au théâtre L’Antidote. Au fil du temps la passion s’est installée et j’ai eu envie de faire de plus en plus d’impro. On m’a incitée à écrire mes propres spectacles. J’ai alors commencé à enchaîner les scènes ouvertes et les cafés théâtres, tout en poursuivant ma carrière d’ingénieur. Jusqu’au jour où les demandes de spectacles se sont multipliées au point où il me fallait faire un choix.
Vous habitez aujourd’hui à Lyon. Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir ici ?
Après Marseille, j’ai demandé à être mutée à Lyon pour me rapprocher de mon conjoint et de mes amis. Mais le poste me plaisait moins. Lyon est une ville beaucoup plus riche que Marseille en matière de théâtres et de scènes ouvertes, comme le Graines de Star Comedy Club de Villeurbanne qui est un vrai laboratoire dans lequel je me suis exercée pendant près d’un an et demi avant de monter sur scène avec mon spectacle.
Votre spectacle s’intitule Future grande ?. Pourquoi “future” ?
J’avais 27 ans lorsque j’ai commencé à l’écrire. J’étais encore complexée, feignante, nulle avec la paperasse… bref ni adulte, ni ordonnée. Très ado quoi ! Je me suis demandée à quel moment que j’allais devenir une femme. Le spectacle m’a aidée à oublier mes complexes.
Quels sont vos souvenirs de scène les plus marquants ?
Je me souviens d’un spectacle que je jouais avec mes amies à Cergy. Arrivées sur lieux, nous avons réalisé qu’il n’y avait que des enfants dans le public. J’ai suggéré que l’on troque nos sketchs pour des animations. De tout évidence les enfants ne comprendraient pas notre humour. L’organisatrice refusant l’offre, mes amies et moi avons commencé à jouer nos propres sketchs. Fidèles à eux-mêmes, les enfants et leur absence de filtres nous ont hué en lançant des « c’est nul ! », accompagnés de pouces en bas. Au 3e sketch, un enfant est carrément venu mettre son sac à dos sur scène assorti d’un « on dit que ça c’est les cages ? ». Une partie de foot s’est improvisée (rires).
On vous a connu au Boui-Boui, puis à l’affiche de l’Apollo à Paris. Plus rien ne vous arrête…
C’est grâce au manager de Karim Duval venu voir mon spectacle à Lyon. Il m’a donné un sacré coup de main qui m’a permis d’évoluer. Il y a des petits anges parfois…
Quitter Lyon pour percer à Paris est-ce un passage obligatoire ?
Je n’arrive pas à quitter Lyon. Ici les gens sont chaleureux, il y a énormément d’interaction. À Paris le public est plus timide. À Lyon, si tu veux aller quelque part, tu en as pour 30 minutes maximum. À Paris il me faut des heures pour me rendre à la salle de spectacle où je dois jouer. J’adore la qualité de vie ici, aller voir des films en plein air à Montplaisir, faire un tour à la patinoire, au Musée, regarder les petits vieux qui jouent aux boules. Cette ville est extraordinaire !
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