Culture
Artiste lyonnais : SLip détourne la réalité
Expert en collage, l’artiste lyonnais SLip crée des œuvres décalées à travers lesquelles il revisite le monde. Rencontre.
Pourquoi avoir choisi SLip comme nom d’artiste ?
Mon vrai prénom est Sylvain. Mon pseudonyme SLip est parti d’une vieille histoire avec mon groupe de musique Apple Jelly, auquel j’appartenais. Ce nom vient d’une chanson des Smashing Punkins que nous écoutions souvent, et dans laquelle Billy Corgan prononçait cette phrase qui ressemblait à « slip de bain ». De fil en aiguille c’est devenu mon nom d’artiste, avec deux majuscules parce que je tape rapidement à l’ordinateur, ce qui provoque quelques fautes de frappe.
Comment a commencé l’aventure ?
La musique m’a permis de démarrer. À la fin du siècle dernier, j’ai fait de la musique avec des copains. N’étant pas vraiment musicien, mais plutôt un spécialiste du milieu informatique, j’ai alors travaillé sur les visuels du groupe -Apple Jelly, Ndlr.- : affiches, flyers-.
Comment avez-vous eu l’idée des collages ?
C’est venu assez rapidement, en 2000. Je me suis mis à chercher des images et à les détourner de leur fonction initiale. Une fois passée la phase de découverte de l’outil, tout s’est enchaîné rapidement. À l’époque, je travaillais sur le rétro-futurisme. Mes premiers collages tournaient autour d’éléments inspirés des affiches de propagande soviétique des année 30, en matière de composition, et de celles, françaises et américaines des années 60/70 affiches France et américaines dans la forme -couleurs, etc.-. La fonction originelle de l’affiche était de porter des idées. Mon travail va au-delà de l’esthétisme…
Comment fonctionne le photomontage ?
Je dois réussir à m’approprier le sujet afin de pouvoir le traiter dans toutes ses dimensions, qu’il s’agisse d’une réalisation personnelle ou d’une commande, comme c’est le cas avec les magazines de presse avec qui je collabore régulièrement. Dans un premier temps, je creuse en réalisant des recherches parmi des fonds de photos ou encore sur internet. Ces dernières m’amènent à dénicher pas mal de visuels libres de droits. Une grande partie de mon activité consiste à trouver LA bonne image. Mes thèmes de prédilection sont l’actualité dans sa globalité, ce qui se passe dans le monde, les travers de la société, ainsi que mon vécu, les rapports parents/enfants, hommes/femmes. Le visuel est une manière plus simple de communiquer efficacement. On ne sait jamais vraiment si le message est perçu, mais cette grammaire photographique est impactante aux yeux de ceux qui prennent le temps de poser leur regard dessus.
La technique artistique du photomontage est-elle émergente ?
Le photomontage est une technique qui a été très développée dans les années 20/30, portée par le mouvement dada, et les collagistes russes à cette même période. Ensuite cette technique est tombée en désuétude. Avec le street-art il y a eu un retour des grands collages, même si la technique est différente. Comme Banksi qui joue des scènes sur des murs en les détournant. Le photomontage a toujours sa place dans le monde de l’art.
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